Zac république

En lisière de notre parcelle il y a les folies des marqueurs urbains, objets architecturaux, des repères. Nous constituons avec ce projet l’accompagnement, le quotidien, ce qui fabrique de l’urbanité, du paysage urbain. Notre projet est de révéler un quotidien merveilleux, extraordinaire, en étant attentifs à la vie de tous les jours, attentifs aux micro-événements qui enchantent notre vie, attentifs aux attentes plurielles, singulières, que nous avons tous quand il s’agit d’habiter. Ces attentions constituent notre architecture, elles sont somme de la rencontre de 3 agences qui s’intéressent à l’habitat, au quotidien, à la ville. Plus qu’un objet architectural, il s’agit de proposer un élément constitutif d’un quartier qui s’inscrit dans un processus narratif qui parle d’un lieu et l’installe dans un territoire élargi : un territoire métropolitain. C’est donc à partir du logement et des modes d’habiter que nous avons développé une réponse architecturale spécifique au quartier République, pour proposer un projet où les usages sont envisagés comme une esthétique architecturale. Ainsi les logements sont conçus comme des maisons superposées, avec de larges terrasses ouvertes sur le grand paysage. Ils présentent une architecture tramée parce qu’évolutive et réversible, et une diversité typologique et morphologique parce qu’on n’habite pas tous de la même façon. Toutes ces qualités sont autant de composants qui changent la qualité urbaine, qui se donnent à voir, qui embellissent le quartier plus sûrement qu’un jeu d’écriture. Ici, il s’agit d’habiter une topographie architecturale, d’habiter le ciel, la vue, de connecter les logements à l’horizon, de proposer une connivence avec le quartier. Le projet se pose sur un socle diaphane, animé. Il s’agit d’un socle serviciel pensé pour participer à l’attractivité du lieu avec des connivences fortes entretenues avec l’espace public : des commerces largement ouverts, des halls à double hauteur, des ateliers-soho, un atelier-café destiné à l’entretien et la réparation des vélos, une Fabuleuse Cantine qui tient l’angle sud.
Les façades urbaines sur l’avenue et la rue Anna Pavlova sont fractionnées par des séquences architecturales verticales, semblables au parcellaire du centre-ville et conformément aux principes de la Zac République. Ces rythmes permettent à chacun d’identifier son logement, de lire l’unité dans le collectif, comme déjà une forme d’appropriation. Les terminaisons des immeubles sont habitées d’une vie sur les toits, mettant en pratique l’héritage et la culture méditerranéenne. Une multitude d’usages permettent alors sous des pergolas, sur des gradins ou dans des jardins suspendus de vivre pleinement un rapport au dehors et aux vues.
A l’intérieur de l’îlot une cour jardin, elle aussi issue d’une lecture de la ville, constitue un espace intermédiaire apaisant et paysager. Ce jardin linéaire s’ouvre sur l’espace public, offre une césure dans la trame bâtie et une percée visuelle pour les habitants depuis les logements. Nous avons souhaité décliner l’organisation de l’îlot à travers des séquences de distribution pensées comme autant de promenades et de liens doux et progressifs entre l’espace public et son logement.
Dans la continuité de la philosophie de la ZAC, notre proposition compose avec le paysage un récit où la nature et la biodiversité s’invitent dans l’îlot comme support poétique à son chez soi. Le paysage devient à la fois vecteur de liens, un bien collectif, et compose aussi avec l’architecture un véritable écosystème. Le cœur d’îlot met en scène les situations de ce paysage partagé, qui devient le lieu de l’échange, de la mise en scène des entrées, de la découverte et du plaisir de vivre un paysage. La composition en gradins du cœur d’îlot fabrique une véritable "topographie intérieure", elle incarne à la fois une diversité d’échelles bâties, mais assure aussi une continuité paysagère d’une nature qui s’invite par strates depuis le sol en pleine terre jusqu’aux étages. Ce jardin vertical devient alors support d’usages, enveloppe les terrasses, accompagne le chemin de l’eau jusqu’au jardin central, permet à chacun de disposer d’un jardin à planter, participe à réduire les températures d’été, rythme les saisons etc…